Roumanie – 1/09/2010 –
Arrivée en Roumanie le 31 août par la route de Debrecen en Hongrie. Même si nous n’avions pas traversé la douane avec un sympathique au revoir de l’officier en service, nous aurions su, illico, que nous étions arrivés. Brutal changement de décor. Les routes sont dans un état déplorable, les travaux se suivent et n’en finissent pas (nous nous demandons d’ailleurs s’ils finiront un jour…). Bref, nous mettrons plusieurs heures pour atteindre Oradéa, à quelque 70 kilomètres de la frontière.
Oradéa est une ville sans grand intérêt si ce n’est l’architecture de la grande place et son église, très belle comme toutes celles que nous visiterons. Le camping est gris et peu attirant. Nous repartons de bon matin pour aller visiter le cimetière de Sapanta, le cimetière « joyeux ».
Le cimetière de Sapanta, localisé dans le Maramures, doit sa renommée à Ion Stan Patras (1909-1977), un des sculpteurs du village qui a, durant toute sa vie, ciselé et peint une croix à chacun. Chaque croix est un hommage personnalisé comprenant une petite scène de vie peinte de couleur vive et résumant le trait principal de la vie du défunt ou les circonstances de sa mort. Une épitaphe complète le tableau en présentant le mort soit avec humilité, humour et tendresse. Dixit bouquin car : nous n’avons malheureusement pas trouvé de guide pour bénéficier d’une traduction des épitaphes. Les tombes ainsi « fleuries », colorées et originales restent tristes, pour le moins que l’on s’attarde un peu sur les dessins représentant la mort d’une enfant percutée par une voiture, des enfants orphelins d’un père soldat jamais revenu, du bambin d’à peine un an représenté avec des ailes d’ange…Coloré et original ce cimetière l’est, c’est certain. Quant au « joyeux », c’est plutôt touristique…
Après le cimetière nous partons à la recherche d’un camping que nous ne trouverons pas. Tant mieux car à la place nous parquons notre c.c dans l’arrière cour d’une pension bien typique. Sa propriétaire nous répond toujours oui même si, on ne s’en apercevra qu’au bout d’un moment, elle ne comprend rien à que l’on dit. Renfort de voisinages et nous baragouinons en espagnol. Bonne cuisine locale et “naturalé” comme nous le précise la propriétaire. Tout est “naturalé” et très bon.
Le matin nous continuons notre chemin par la route des monastères qui nous offre des visages bien différents.
La Roumanie est un pays de paradoxes. Les supermarchés pointent leurs grandes dents à côté des bicoques brinquebalantes. Leurs parkings bétonnés voisinent avec les ruelles boueuses en terre battue. Les femmes en jupette et talons croisent les « va-nus-pieds ». Tout se mélange. C’est un peu comme si la vie moderne et les années 50 paysannes cohabitaient au même endroit. Une ébauche de luxe côtoyant la pauvreté.
Début septembre, c’est le temps des pommes de terre. Toute la famille est au champ. Chacun son lopin de terre à retourner. Alignés et pliés en quatre, parfois 3 générations grattent le sol. Le cheval attend, attelé à sa charrette, ses pompons rouges de chaque côté de l’encolure, que les enfants chargent la récolte. Sur les routes les charrettes se croisent, transportant tantôt le foin, les maïs, le bois, les pommes de terre ou encore des sacs de poivrons, de la sciure, le chien et le mouton, et toujours flanquées de quelques personnes. Vieux, vielles couvertes de leurs fichus, bambins aux visages barbouillés, assis, ou carrément vautrés dans le foin. Les camions, les voitures et les vélos dépassent ces « scènes de vie » roulantes en zigzaguant entre les nids de poule. Les maisons sont alignées le long de la route et chaque propriétaire propose soit, ses pastèques, pommes de terre, pommes, myrtilles, oignons, poivrons… La traversée des villages n’est autre qu’une succession d’images empreintes de Vie. Sceaux, balances, fruits et légumes, tabourets multicolores, chiens errants, chats, chevaux, attelés ou broutant les quelques brins d’herbe, poules, coq, oies, dindons, vélos, caisses, roues…et même des nains de jardin… Tout est là, au milieu des hommes, femmes et enfants qui courent, travaillent, jouent, parlent ou piquent un somme, selon les générations.
Nous roulons beaucoup et de longues heures d’affilée pour engloutir les kilomètres sur des routes parfois déplorables. Les Roumains roulent comme des fous, dépassent au culot et ce n’est pas de tout repos pour notre conducteur. Après avoir filé vers le nord et longé la frontière Ukrénienne, traversé les Carpates, visité les monastères de la Moldavie et de la Bucoline, nous nous dirigeons vers l’est à Iatsi, grande ville universitaire.
A Iatsi, nous ne trouvons pas de camping et dormons sur le parking d’un hôtel après avoir trouvé un égout en bord de route, pour vidanger ce qu’il fallait. Nous levons le camp, après un p’tit déjeuner partiate et partons pour le Delta du Danube.
Là, à Mirighiol, nous trouvons un joli camping et un hôte qui propose des visites du Delta de qualité. Après une bonne nuit de sommeil, nous embarquons sur son petit moteur pour 4 heures de visites sur le Delta. Magique. Un des meilleurs moments en Roumanie. Nous sommes baladés loin des grands axes fluviaux, par un homme qui connaît sa nature et l’apprécie. Rien ne lui échappe et du coup à nous non plus. Serpents d’eau, cochons roses, grenouilles, pélicans, aigrettes, hérons, martins-pêcheurs, cormorans et tant d’autres oiseaux magnifiques dont les noms m’échappent. C’est au lendemain de cette tournée aquatique que nous visitons l’école de Mamhudia, où l’épouse de notre hôte enseigne. Nous découvrons que cette école à un programme écologique et que les enfants vont nettoyer le Delta, apprennent à respecter leur environnement et à sensibiliser les générations qui les précèdent afin de tenter d’endiguer la pollution humaine qui menace cet écosystème fragile. Bonne nouvelle, car la Roumanie c’est, comme beaucoup de pays en développement, un cahos de déchets tout azimut.
Pour voir la galerie photo cliquez sur le pélican…
Nous quittons le Delta le lendemain pour nous rendre au bord de la mer Noire. Petite halte revigorante dans les eaux tempérées de la mer Noire avant de nous diriger vers Bucarest.
Arrivés à Bucarest dans l’après-midi, nous sautons dans le métro et partons à la découverte. Le palais du peuple étant déjà fermé, nous découvrons la vieille ville et ses monuments, ses trottoirs en perpétuel chantier, ses cafés, ses églises…Nous prenons part, sans le savoir, à l’une des deux fêtes religieuses de la Vierge et nous nous voyons offrir du pain et poussé dans la queue pour la bénédiction. Vu le monde nous nous échappons discrètement et nous retrouvons sur le trottoir devant l’église, où la foule fait la queue, bouteille en mains, pour recevoir de l’eau bénite. Les Roumains sont très pratiquants et nous voyons souvent, avec surprise, les gens se signer, dans le bus, au passage d’un édifice religieux.
Après une nuit bien méritée dans un camping tout à fait correct (il faut le souligner), nous partons à la découverte de ce fameux « palais du peuple ». Là, c’est l’ébahissement total. Quelle folie. Quelle mégalomanie. Il y aurait tant à dire, tant d’anecdotes à raconter. Citons juste les escaliers reconstruits 5 fois pour que Ceausescu puisse les descendre sans devoir regarder ses pieds, les 7 étages sous-terrain dont un aménagé avec un train pouvant le conduire à l’aéroport, la salle de bal qu’il voulait au toit coulissant pour y faire atterrir un hélicoptère…Et le peuple dans tout ça ? Malheureusement, tout le monde connaît l’histoire de ce pays qui aujourd’hui tente de remonter la pente, avec peine.
Nous faisons une belle rencontre, et plutôt que de quitter la ville comme prévu après cette visite, nous partons déjeuner avec deux étudiantes, dont une Roumaine bien sympathique. Bonne continuation à Caroline et Gabriella dans leur projet. Le ventre plein et heureux de cet échange, nous partons pour la Bulgarie.
La rivedere Roumania et Dober den Bulgaria.
Bonjour a vous quatre,
C’est Caroline l’étudiante rencontrée en Roumanie,
je tenais a vous dire que ce que vous faites est génial,
nous n’avons pas cesser de penser a vous et a votre aventure durant le reste notre séjour,
félicitation pour les photos qui sont toujours aussi belles et surtout pour le courage que vous avez eu en entreprenant ce voyage qui restera c’est évident dans vos mémoires a vie…
Je vous embrasse très fort d’Allemagne ou nous continuons notre Master
Et de nouveau merci pour votre générosité et gentillesse
Caroline V.