Turquie – 21/09/2010 –

L’arrivée en Turquie s’est remarquée par l’accueil douanier franchement hostile et déroutant. Une espèce d’ours à moustaches , parlant turc très vite, nous ballade d’un côté à l’autre de son guichet, jette les papiers dans son local, s’énnerve, sort et revient, nous rend les papiers quasi en pleine poire, engueule le suivant ; nous ne demandons pas notre reste, filoutons la fouille prévue au guichet d’à côté, ni vu ni connu et passons la barrière avec soulagement. A ce jour, c’est le seul et unique Turc désagréable que nous ayons rencontré et l’accueil des Istanbouliotes est si chaleureux que nous allons vite l’oublier.

Arrivée en fin d’après-midi à Istanbul. Après avoir roulé dans un trafic dense et anarchique, nous trouvons notre Otopark au pied du pont Galata, au bord du Bosphore où nous avons parqué notre maison. Nous sommes dans le cœur de la ville, 24h sur 24. Nous y resterons 6 nuits et nous ferons connaissance de notre « gardien de nuit », Mustafa, avec qui nous échangerons quelques phrases et beaucoup d’incompréhension autour d’un raki turc ou d’un tchay avant de nous coucher. Nous le remercions d’ailleurs, car il nous a évité pas mal de tracas à notre départ, où le prix entendu à l’arrivée avait quasi doublé, notre c.c s’étant littéralement transformé en grand bus de ligne…

Il y a même une mini mosquée dans le parking…dont nous nous passerons volontiers après quelque jours. Nous sommes  au bord du Bosphore où plutôt de la Corne d’Or, juste derrière les bateaux, contre la clôture, là où se fait le dépôt de poubelles, cartons, bazar en tout genre…Mais on s’en fou. Trop contents d’être là et émerveillés par tout ce que nous appercevons déjà. Nous partons sans attendre déguster un bon maquerau grillé au bord du Bosphore, comme mise en bouche.

Les maquereaux sont grillés sur une énorme plancha répartie au milieu d’un beau bateau illuminé et décoré de tentures et de dorures, avec 5 à 6 cuisiniers parés de couleurs et affairés tout autour. Ça fuse ; les cuistots dégainent  et les maquereaux-oignons-salades- pain giclent de tous les côtés. On crie, rigole, interpèlle les passants, se faufile avec tantôt des plateaux de thé, de limonade, de jus orangé que nous découvrirons avec surprise et que nous ne finirons pas, ayant l’impression de boire le contenu d’un bocal à cornichons.

Il y a trois bateaux en tout, donc trois sortes de terrasses couvertes et munies de tables basses et petits tabourets, style rondin de bois. Les gens affluent avec leur sacs à commissions et toutes sortes de bardas, s’asseyent, commandent,  mangent,  discutent, ou repartent aussitôt. Allées et venues continuelles, habits occidentaux ou longues robes et voiles bariolés, un vrai festival de couleur.

Les marchands de nuit sortent leurs étales de fortune, petit linge posé à même le sol et éparpillent quelque chaussettes, ceintures, pochettes multicolores et brodées, sacs en tissus et bien d’autres jolies choses encore.  Les petites « caissettes » à roulettes se balladent poussées par des hommes de tout âge et proposant du maïs grillé, des bretzells, pains ronds au sésame, limonades et fruits. Chacun sa spécialité. La nuit, une autre Istanbul se réveille. Mais nous, fatigués, laissons la ville battre son plein nocturne et allons nous coucher, l’esprit ouvert par cette petite mise en bouche urbaine, nous réjouissant déjà du lendemain.

La première journée est passée bien vite. Après avoir pris le tram, le funiculaire et le métro nous arrivons dans la partie commerciale et bureaucratique de la ville et nous finissons par trouver le consulat Suisse ou nous attend un colis. Nous redescendons la rue commerçante depuis la place Taksim jusqu’à la tour Galata, trouvons même le dictionnaire-français-Larousse-junior que j’avais oublié pour les devoirs des enfants, faisons une première tentative à l’hôpital allemand pour les rappels hépatite a et b, achetons des cds après en avoir écoutés des tas, achetons des basketts à Léna qui grandit des pieds, des fiches pour son voc. d’allemand que nous n’avons toujours pas commencé, un maillot turc pour Tom, maillot de Arda qui lui vaudra encore plus de sourires , clin d’oeils et carresses dans les cheveux que sans le t-shirt,  bref nous faisons nos emplettes jusqu’à la nuit, nous arrêtant souvent pour observer des scènes de vie inhabituelles. Du coup, nous arrivons, sur les genoux, à la Tour Galata au moment ou elle ferme et ne pouvons pas aller voir Istanbul by night depuis le ciel. Dommage. Nous nous consolons en voyant les mines déconfites des autres visiteurs refoulés…et allons croquer un repas bien mérité au pied de la Tour, qui nous nargue un peu tout de même. Festival de chiens et de chats, Léna se transforme à nouveau en Brigitte Bardot où en mère nourricière, collectionne les petits bouts de pains, bouts de graisse et restes divers et part sauver ces pauvres bêtes de la faim…Nous, affreux et sans âmes, on Mange !!!

Nous passons 5 jours à visiter la ville, ses palais, son harem, ses mosquées, son église chrétienne, ses grands bazars, ses marchés, ses citernes, ses terrasses et narguilés, backgamonn et gros poufs trop confortables, ses ruelles sinueuses et encombrées, ses échoppes et boutiques de boutons, son barbier et ses bains, mangeons des böreks, des köftes, des shichs et des pas shichs mais toujours kebabs, des salades et pleins de bakklavas savoureux. Nous oublions la balance de Zadar et notre poid initial, nous nous pèserons à nouveau en Indes, après quelques semaines, nous aurons certainement retrouvé un ventre plat…

Après 4 jours à nous laver comme des petits chats, nous nous offrons un bon bain turc avec service complet : nous nous faisons littéralement récurer des pieds à la tête par des femmes (hommes pour les hommes) vigoureuses à la poigne de fer et au gant noir dont je ne me rappelle plus le nom, mais qui décape. Tout rose et brillant nous finissons par un massage, qui sera doux et long pour moi, raccourci pour Léna, plus que bref et douloureux pour Tom et carrément virile pour Philippe. Les deux hommes en garderont un bon mal de nuque et de dos, deux jours durant. Et tout ça, pour une petite fortune…

Pour la galerie d’Istanbul cliquez sur le gros balèze qui à massé Philou …

Le lendemain, nous nous arrêtons sur le chemin du Grand Bazar chez un barbier qui me bichonne Philou comme un sous neuf. Rasage de près jusqu’aux moindres recoins derrière la nuque, raccourcissement des poils du nez, et pour le final un petit roussit de poils d’oreilles au briquet. Les enfants jouent depuis au barbier et aux « nettoyeuses », deux nouveaux jobs qu’ils n’imaginaient pas il y a peu de temps encore. Léna et Tom en profitent pour se faire laver les cheveux qu’on leur avait lavés la veille aux bains, mais pour  les enduire d’huile ensuite…Tout le monde est content et nous partons faire quelques courses-souvenirs  au Grand Bazar. Léna et Tom reçoivent chacun quelques liras et doivent apprendre à marchander pour pouvoir acheter les différentes choses qu’ils ont convoitées. Autant dire que les courses nous on pris les ¾ de la journée mais bon le résultat est satisfaisant. Au lieu d’un objet, ils ont fait l’acquisition de deux choses chacun pour le même prix.  Ok, avec un coup de pouce de papa…

Nous quittons Istanbul heureux. Heureux de ces bons moments, heureux de n’avoir pas ouvert un seul livre d’école et heureux d’aller retrouver un peu de calme. Quant on sait qu’Istanbul compte entre 14 et 15 millions d’habitants et je ne sais combien de minarets, on imagine bien que nos nuits ont été courtes et souvent interrompues.

Après avoir traveser l’énorme pont suspendu qui porte certainement un nom, nous quittons l’Europe, posons nos roues sur le continent asiatique puis sur le ferry, qui nous fera gagner deux bonnes heures de route pour nous rendre à Bursa. Nous réalisons à quel point la mer de Marmara est polluée. De grandes tâches d’huile se suivent tout au long de la traversée. Les Turcs fument …comme des Turcs et jettent leur mégôts à la mer, boudant la poubelle juste à côté. Même les gobelets de café vides passent par dessus bord. Ça me rend furaxe. Il y a de ces moments où l’on pousserait bien une bonne gueulée…

Bursa est une tès jolie ville d’un million d’habitants seulement. Nous passons l’après-midi à nous ballader et allons faire quelque course à …à…La MIGROS. Migros qui, le comble du comble, vend de l’alcool dans un pays où celui-ci ne se trouve vraiment pas partout. La ville grouille de monde et d’activités.  Nous sommes à nouveau enveloppés par le brouhaha urbain et faisons partie de cette foule qui s’affaire de toute part.

Nous retrouvons notre c.c avant 18h00 dans L’Otopark . Le vieil homme en charge  jusqu’à 18h nous a demandé de revenir avant la fin de son tour de garde pour nous offrir l’après-midi de parking. Nous l’avons retrouvé, assis sur une chaise tout contre notre mini-bus. On ne pouvait être mieux gardé. Bien entendu ce viel homme sympathique n’a rien voulu de notre part, si ce n’est un joli autocollant de la Suisse.

Nous quittons Bursa et roulons jusqu’à Gölyazi, petit village de pêcheurs au bord d’un grand et beau lac malheureusement pollué ( ?). Nous arrivons de nuit et installons notre camp sur le parking , au bord de l’eau. Nous découvrirons l’endroit au matin et allons manger un bon poisson du lac(..) au café d’à côté. Pollué peut-être, mais très bon.

Le dimanche matin à Gölyaze c’est jour de retrouvailles au café. Les hommes emplissent les terrasses, buvant le thé et fumant. Les femmes grillent des galettes, vendent des pains roulés fait main assisent par terre, les enfants courent, les chats se disputent un bout de pescaille proche de l’étale à poissons frais, très frais même puisque agonisants dans de gros paniers, pour la plus grande peine des enfants. Brigitte Bardot et son acolyte partent nourrir un pauvre chatton qui ne passera pas l’hivers avec leur boîte pour chat qu’ils ont achetée avec leur argent de poche. En chemin, dans les ruelles sinueuses et cabossées nous rencontrons des femmes qui lavent leur linges avec les pieds dans de grandes bassines tout en discutant et regardant jouer leurs enfants. Nous échangeons quelques mots avec elles et offrons quelques autocollants aux enfants, tout contents.

Après avoir bu un thé sur la place nous nous dirigeons vers le c.c pour repartir, direction Cannakalle. Nous sommes à peine rentrés dans le c.c qu’arrivent 5 jeunes filles qui nous disent hello, what’s your name en pouffant de rire et se cachant les une derrière les autres. Nous sortons notre jolie phrase écrite en turc par une secrétaire du consulat suisse, lors de notre séjour à Istanbul et déroulons le parchemin. Les filles sont intimidées par l’idée de rentrer dans le camping car. Seules deux d’entre-elles viendront écrire une phrase. Elles souhaitent que leur pays soit moins pollué et pouvoir accueillir les étrangers dans leur village, beau et propre. Si j’ai tout bien compris (à vérifier à notre retour).

Ensuite elles nous demandent si Léna peut partir se promener avec elles. Finalement, après manipulation intensive du dictionnaire, nous partons, Léna, Tom et moi faire une ballade en haut de la colline . C’est en fait un joli point de vue qui nous permet d’admirer Gölyaze , en contre-bas. Les filles vont prendre la table-banc en bois un peu plus haut et viennent la poser sous les branches du seul grand arbre qui est là et qui nous donne un peu d’ombre. On se regarde, on rigole, on sourit en haussant les épaules et on échange quelques mots, quelques phrases, plus où moins comprises puis je leur dis que nous allons y aller, sinon je pense que nous pourrions rester plus d’une heure, à se regarder. En descendant de la colline nous parlons de cet échange avec les enfants. Les filles viennent là haut pour pouvoir bénéficier d’un peu de vent et de fraîcheur, elles s’asseient, discutent. Elles passent ainsi leur temps, simplement, sans avoir toutes sortes de hobbies et d’activités, sans se plaindre de l’ennui…une leçon à prendre pour Léna et Tom et qu’ils pourraient partager avec  bien d’autres enfants que nous connaissons de part chez nous…

Bref, nous partons pour Troie, où le site supposé de l’histoire de Troie. Belle visite,  surtout en ayant vu le film et en essayant de visualiser la cité telle qu’elle devait être.

Nous continuons notre descente le long de la côte et découvrons de beaux sites pour bivouaquer, mais malheureusement encombrés de détritus. Que ce soit en Roumanie, en Bulgarie, en Grèce ou en Turquie, le constat écologique est le même : c’est une catastrophe. De beaux projets d’aide au développement, au recyclage et à l’éducation des générations futures quant à l’importance du respect de la nature seraient les bienvenus.

Nous continuons toujours notre « descente côtière » et nous arrêtons au marché de Sarimsakli, achetons beaucoup de fruits et légumes et partons pique-niquer dans notre c.c, le long de la plage. C’est là, que je rencontre Selma, signifiant paix, belle femme de 55 ans, psychologue à Ankara, en vacances avec son mari à Sarimsakli. Belle rencontre. Une de celle où l’on sait de l’importance de la rencontre et du partage qui en découlera. Pas le temps de parler météo, juste l’envie de rencontrer l’autre dans ce qu’il est. C’était un moment bien particulier. Nous avons partagé une fraise et une prune, discuté sur un banc grâce à mon dictionnaire turc, notre imagination, le langage des signes universel et beaucoup de motivation à se comprendre. Je suis touchée par cette simple générosité. Instant présent si présent.

Finalement nous nous arrêterons dans un camping magnifique à Alibey Alidi, proche d’Ayvalik, et y resterons 3 jours. Un petit coin de paradis. Le deuzième jour au matin, nous recevons un mail de Lulu nous donnant les coordonnées de son amie enseignante à Izmir. Nous renvoyons aussitôt un mail à cette personne qui nous répondra le soir même, mais trop tard pour nous car nous serons déjà couchés,  nous disant que nous sommes les bienvenus le lendemain avant 14h30 dans sa classe. Nous prenons connaissance de son message vers 11h le matin et nous mettons aussitôt en route. Le parchemin frétille dans sa fourre.

Nous arrivons à Izmir à 13h30 et sommes accueillis avec un énorme sourire par Nükeht qui nous conduit dans sa classe puis dans la salle des maîtres pour boire un thé avec les autres professeurs, durant la récréation. Retour dans sa classe après la pause où nous retrouvons Léna et Tom qui ont été happés par les enfants le temps de la récréation. Autant dire qu’ils sont très intimidés (les nôtres d‘enfants ). Dans la classe c’est l’excitation totale. La maîtresse leur explique qui nous sommes, ce que nous faisons, et les enfants nous posent quelques questions puis nous rentrons dans le vif du sujet, le parchemin et leur rêves . Les enfants s’appliquent et tous ont envie d’écrire. L’écriture est entre-coupée de la pause « chant patriotique ». Tous les enfants descendent dans la cour, se positionnent face au bâtiment et face au drapeau turc descendu pour l’occasion et entament, tous en cœur, l’hymne nationnal, qui sonnera la clôture de la semaine scolaire. Ce rituel culturel se répète chaque semaine, le lundi matin, avant de commencer la classe et le vendredi après-midi à la fin des cours. Les enfants de la classe de Nükhet remontent en classe pour finir d’écrire sur le parchemin et profiter encore de la présence de Tom et Léna. Certains enfants resteront, parfois avec leur parents venus les chercher, jusqu’à notre départ, une heure après la fin des cours.

Dans la cour le c.c est entouré par des dizaines d’enfants qui, pour certains, visiteront l’intérieur.

Nous quittons l’école et restons en compagnie de Nükhet jusqu’au soir. Elle nous emmène manger une spécialité de la région, sorte de pain-pizza long d’au moins  1 mètre et garnis au choix de viande, de fromage ou des deux. Notre discussion porte sur les salaires, l’école, la vie en Turquie.

Une institutrice, par exemple, gagne environ 700 euros par mois ce qui n’est pas grand chose en regard du prix de la vie courante. Un appartement comme le sien, que nous visiterons plus tard dans la soirée, comprenant 3 pièces plus une cuisine coûte déjà 250 euros par mois.

Concernant l’école, les besoins varient selon les années et il n’est pas rare que des parents plus fortunés entraident d’autres parents pour l’achat des fournitures scolaires. De même, c’est parfois un parent qui propose d’acheter certains matériels nécessaires pour la classe, voire même un ordinateur.

Merci encore à Nükhet pour cette magnifique journée à Izmir…

D’Izmir à Pammukale

La route que nous empruntons nous fait traverser de somptueux paysages. Toute la côte turque est spendide même si certains endroits sont totalement dénaturés par les installations touristiques, les aqualands et ferialands et lands machin-chose, où nous avons perdu une après-midi entière contre notre grés ( de Philou et Nadja).

Nous avons visité le magnifique site d’Epheis et regretté de ne pouvoir revenir dans le temps rien qu’une minute pour pouvoir se faire une idée de la cité in live. C’est à Epheis que les enfants ont rencontrés dame tortue à la place du chatton qu’ils croyaient perdu. ( cf photos coin des z’enfants).

Pour la galerie de la Turquie cliquez sur le parasol à droite…

Nous avons visité Kusadasil ou le St-Trop de la Turquie, version charmante et moins « jet-set » même si le petit port de plaisance est gavé de yaths de luxe, beaux hôtels, belles voitures… C’est un très bel endroit que nous quittons avec difficulté…à cause d’une quinzaine de pellés qui pédalent avec peine le long de la « promenade », pour une durée indéterminée. Toute la route côtière est fermée pour cette course qui ne semble pas trop populaire car, à part les flics en service, il n’ y a personne pour encourager les cyclistes. Finalement le policier en fonction devant l’entrée du camping, nous laisse passer et nous nous faufilons à contre sens jusqu’à une petite ruelle qui nous permettra de rejoindre le haut de la ville et continuer, direction Pammukkale.

Arrvée de nuit à Pammukale. Le site est illumuné et c’est vraiment époustouflant. Après avoir traversé des paysages montagneux et arides, arriver devant cette « montagne comme enneigée » est vraiment féérique. Nous nous faisons alpaguer par le propriétaire du camping en contre-bas et décidons de pousser un peu plus loin. Nous grimpons un col à faire chauffer les roues de notre c.c et arrivons dans une belle pension avec vue panoramique, le c.c sentant le roussi alors que nous, nous nous gelons les miches.

Petite soupe et dodo, demain nous voulons être d’attaque aux premières heures afin de dévancer la horde de touristes qui visitent, apparemment chaque jour, ce site. Débout 7h15, départ 8h00, arrivée 8h15..sur un parking où sont garés quelques 18 bus touristiques. Arrrghhh. Heureusement le site est tellement grand que tout ce monde s’éparpille et se fond encore pas trop mal dans le décors. Il y a une grande quantité de touristes russes et nous nous régalons à les observer durant leur pause photo. Très drôle. Les filles rentrent les bourrelets, les cachent incognito avec leur bras, plient la jambe sur pointe de pied, renversent légèrement la tête en arrière…Uhm…on se demande quel est l’intérêt de la photo. Faut-il absolument aller à Pamukkale pour ça ? En tout cas nous nous amusons bien à les observer et Léna nous fera quelques photos identiques, pour le fun.

Le site est grandiose. Tous ces travertins blancs purs chargés d’eau bleue claire cristalline, se chevauchant en escaliers, les ruines de Hiérapolis en arrière plan, c’est absolument phénoménal. Nous apprécierons 6heures durant ce paysage, sans nous apercevoir du temps qui passe et des joues qui rosissent.  Petit bain dans un des bassin d’eau thermale avec vue sur le site et massage naturel sous la petite chute d’eau.

C’est marrant, depuis une bonne dizaine de jours les enfants ne parlent plus de rentrer…C’est l’air de la Turquie…

Vers les Cappadoces en passant par Egirdir, Konya, le site de Meke Gölü et Eregli

Nous partons dans l’après-midi pour nous rendre dans les Cappadoces. Le temps file trop vite et notre visa pour la Syrie nous rappelle qu’il nous faut avancer. Il nous faudra trois jours pour les atteindre. Nous roulons jusqu’à Egirdir qui est une jolie petite ville au bord du lac du même nom. Le lac  s’étend à perte de vue et les enfants le compare au lac Léman en plus grand lorsque nous longeons ses rivages pour trouver un bivouac qui nous satisfasse.  Comme la nuit est tombée cela devient difficile et nous finirons sur la place d’un petit bled sympa du nom de Gelendost. Nous sommes dans la région de la culture des pommes. Des tonnes de pommes sont empaquetées, jonchent le sol par tas énormes, les caisses s’empilent le long de la route, les camions en sont chargés jusqu’au maximun. Finiront-elles sur les rayons de la migros suisse ? Chaque fois que nous croisons des régions fruitières ou maraîchères et que nous voyons ces camions chargés de filets tantôt de poivrons rouges, de tomates, d’oranges,  de pommes-de –terre, de pommes, nous nous demandons jusqu’où ces fruits ou légumes voyageront-ils ?

Bref, nous nous garons sur la place animée du village, sous le regards de nombreux turcs discutant sur le bord de la route, sirotant un thé sur des chaises posées sur la place ou au café du coin et nous allons faire un tour, histoire de prendre la température. Comme il est tard, j’hésite à cuisiner et c’est tant mieux car Philou a trouvé un petit café tenu par un Turc ayant vécu en France durant 17 ans et nous nous régalons pour le meilleur rapport qualité-prix que nous ayons eu jusqu’à présent et discutons, partageant nos impressions sur la Turquie, sa non-adhésion dans l’Europe, son président islamiste… Chouette soirée.

Nous passons une très bonne nuit et continuons la route de bon matin pour nous rendre à Konya. Nous visitons la ville, le musée de Mevlana et une belle mosquée, mangeons un morceau et continuons notre chemin. Konya est une ville dont le centre d’intérêt principal est l’historique de la communauté seldjoukides,  les derviches tourneurs qui communient avec le ciel à travers la musique et leur danse. Intéressant. Pour de meilleures infos aller sur le web ou se référer aux textes d’Olivier…(merci Olivier, je vais aller revoir tes messages, histoire de piquer quelques infos de qualité).

La route qui rejoint Konya à Eregli puis Nidge traverse une succession de collines et de montagnes désertiques dans un paysage aride. La région des lacs , des forêts de pins, des arbres fruitiers est derrière nous. Les habitations des villages que nous traversons ont troqué leurs belles façades contre des murs de terre et de bouse séchée. Nous sommes dans une région rurale bien plus pauvre. Nous roulons jusqu’au site de Meke Gölü ( cf mail Olivier). Le lac qui l’entoure est assèché et le mont est entouré d’une couche de sel, blanche et parfois teintée de terre rouge. Nous essayons d’en faire le tour en c.c mais la piste a été fermée. Nous nous balladons un peu et réintegrons notre c.c en vitesse en voyant débouler 5 chiens énormes aux aboyements pas tout à fait rassurants. Nous nous demandions quelques minutes plus tôt si  nous allions bivouaquer là. Peut-être pas en fait. Du coup nous roulons jusqu’à la ville suivante et ayant vu qu’il y avait un site historique pas loin nous y allons…de nuit. Sur la route il y a foule et un camion couché. En le contournant nous comprenons ce qu’il est arrivé au malheureux. Un énorme trou avait été rebouché avec du sable et le camion  avec son chargement digne d’un camion turc et  qui devait rouler à bonne allure, s’est enfoncé et à chaviré un peu plus loin. Du coup, nous levons le pied et continuons à nous perdre sur cette petite route sinueuse en nous demandant bien ou nous allons arriver. Finalement nous débouchons sur un tout petit bourg de montagne, au milieu des montagnes donc,  et nous nous faufilons dans les ruelles étroites en espérant ne pas devoir faire marche-arrière. Nous arrivons en bout de course devant un petit pont menant au site, ô grand site…On le découvrira au matin, en se disant que vraiemnt nous avons bien fait de rouler jusque là…si ce n’est pour l’accueil chaleureux des gens qui travaillent dans un des deux retaurants au bord de l’eau. Comme il fait très froid, nous commandons deux poissons pour nous et une salade à emporter et buvons un tchay en attendant la commande. L’endroit est vraiment charmant avec ses tables éparpillées entre les bras du ruisseau qui s’écoule depuis l’écluse un peu plus en amont, les saules et autres arbres que je ne connais pas. Très joli mais trop froid pour manger dehors. Nous discutons avec le propriétaire et un de ces amis qui parle l’anglais, étudiant en économie à Izmir. Ce sont à chaque fois, de beaux échanges, chargés d’intérêt réciproque.

Le matin, nous découvrons donc la sculpture dans la roche de je ne sais qui,  la photographions histoire de ne pas l’oublier, et hop en route. Je ne peux vous en dire davantage, le site en question n’étant dans aucun de nos guides…s’aurait pû être un signe…

Arrivée à Derinkoyu dans les Cappadoces où nous visitons la ville souterraine. Ce site est absolument phénoménal. 36 villes et villages souterrains  des Cappadocces étaient reliés entre eux par des tunnels. Chaque villes souterraines étaient construites sur plusieurs niveaux (jusqu’à huit étages)  pouvant aller à 85 mètres sous-terre. Les premiers étages étaient destinés aux animaux et aux gens pauvres alors que les riches bénéficiaent des étages enfouis, ainsi plus à l’abri des envahisseurs. En très bref, les chrétiens pour fuir l’envahisseur, se réfugiaient dans ces villes souterraines où ils vivaient parfois plusieures semaines de suite. L’agencement et l’organisation de ces villes est absolument énorme. Des cheminées d’aération aux escaliers étroits et moyens d’obstructions par l’intérieur , des salles communes aux chambres privées en passant par le ystème de communication, tout était agencé et pensé pour vivre caché en toute sécurité.  Plus qu’ intéressant.  Marcher parfois quasi à quattres pattes, à 65 mètres sous-terre en essayant d’imaginer les pièces  pleine de vie, était une belle expérience à la limite de la claustrophobie pour certains d’entre-nous… Je vous laisse deviner qui.

La Cappadoce est un site naturel en Anatolie Centrale, formé par l’érosion des débris volcaniques déposés dans les vallées et les lacs. La boucle reliant Avanos à Nevsehir, Göleme, Ürgüp et la vallée de Zelve forme un décors digne des contes de notre enfance. On imagine aisément ( enfin, pour ma part), des gnomes, lutins,  et autres personnages féériques se faufilant au milieu des cheminées de fée, des cônes surmontés d’un chapeau et ressemblant à de gros champignons, gravissant les escaliers encore apparent dans les roches pointues, de tuf ocre. Les enfants se régalent à grimper, à se faufiler dans les cavernes et se prendre pour des aventuriers en tatonnant dans quelques longs passages obscurs débouchant en plein milieu de la falaise, face au vide et au panorama exeptionnel.

Nous visitons Uschichar et son château dans la roche, admirons la vue sur les quelques maisons troglodytes qui se trouvent en contre-bas. Sur les étales de vieilles femmes proposent de jolies poupées entièrement faites main évidemment, pour 1 lira seulement (50 centimes d’euro). Nous en achetons à plusieures femmes pour le plus grand bonheur des enfants.

Nous allons poser notre c.c dans un camping à Göreme, camping –panoramic. La vue sur les cheminées de Göreme est splendide surtout de nuit. Le lendemain nous nous appretons à partir lorsqu’arrive un camion immatriculé 77. Les enfants jubilent : des français. Y-at’il des enfants à bord ? Et oui. Du coup nous passons la journée qui est pluvieuse et froide à discuter, manger en grelottant un peu sous notre auvant, à siroter du riccard et, pour les enfants, à regarder un film sur l’ordi, tous bien au chaud dans notre couchette. Le soir nous partons tous ensemble boire un verre et manger une croque au village. Charmante rencontre, beaux échanges et surtout la certitude de nous croiser à nouveau sur notre parcours. Les www.Chamacos.fr (pour Charlotte, Marion et Corentin, les 3 enfants), sont en route pour l’Afrique, via la Syrie et la Jordanie.

Le lendemain, nous partons finalement, dans le froid et sous la pluie, pour Avanos. Là, Philou se transforme en homme-ventouse chez le barbier du coin, qui a plus qu’un rasoir dans sa poche…Qunt à nous trois, nous sommes morts de rire. Nous nous arrêtons chez Assan, un potier qui proposera aux enfants de réaliser leur  propre poterie avec son tour à pieds. Il propose aussi des stages de 5 jours et j’aurais bien envie de rester là une semaine et de pouvoir faire l’expérience d’un stage en famille…En tout cas, c’est un endroit à ne pas manquer. Le lendemain, les enfants lui apportent un dessin, réalisé le soir même, pour le remercier et lui,  leur offre encore à chacun un kdo. Vraiment sympa Assan, et il semble si patient.

 

Nous quittons la Cappadoce sous une petite tempête de neige. Nous ne voyons pas grand chose et nous réjouissons de retrouver la plaine.  Nous rejoignons l’autoroute et nous payons la frayeur de notre vie. D’un coup et durant 5 bonnes secondes nous ne voyons plus rien, nous sommes littéralement sous l’eau, impossible de distinguer quoique ce soit. C’est totalement flippant. L’eau stagne sur les routes et forme des flaques profondes, nous levons vraiment le pied et avançons avec prudence. Décidemment la Cappadoce n’aura pas été comme nous l’avions imaginée, sous le soleil, en montgolfière et à cheval. C’était magnifique malgré tout.

Nous roulons jusque tard dans la nuit afin de nous approcher le plus possible de la frontière syrienne au sud de la Turquie. Nous installons nos petits bouts comme des rois, baissons la table de la cuisine, duvets et compagnie et petit film sur l’ordi. Elle est pas belle la vie ? Nous roulons jusqu’à Kirikhan, à quelques 40 kilomètres du poste frontière de Bab Al-Hawa où nous dormons sur le parking d’une station essence indiquée par les policiers rencontrés lors de notre arrivée en ville. Le lendemain nous partons de bonne heure ne sachant pas trop comment ce déroulera notre passage en douane. Lorsque nous arrivons à proximité de la zone douanière nous appercevons des dizaines et des dizaines de camions arrêtés à la queue-leu-leu…Heureusement la voie de gauche est libre et nous arrivons jusqu’au premier passage de la police turque. Petits tampons et nous continuons notre parcours…du combattant, mais ça, si nous l’appréhendons, nous ne le savons pas encore. Nous arrivons alors  dans une sorte de grande place à plusieurs voies que nous ne voyons plus tant les camions sont collés cul à cul dans toutes les directions imaginables. Nous nous retrouvons coincé au milieu de ce capharnaüm mécanique et désespérons de pouvoir continuer plus loin. Finalement un camion se dégage, nous laissant un petit passage et Philou arrive à se faufiler en zigzaguant de gauche à droite, d’avant en arrière etc jusqu’au passage du poste no deux où une charmante douanière nous dit de passer avec le sourire. Il nous aura quand même fallu 40 minutes pour réussir à nous faufiler. Arrive ensuite le poste premier syrien où l’on nous demande les papiers du véhicule, note le no de la plaque et le nom de Philippe sur un papier que l’on nous donne. Ok on continue. Arrivé devant le bâtiment administratif, le parcours commence. Primo, on ne comprend rien aux belles arabesques arabes et je ne sais même pas par où commencer. Finalement je me retrouve à côté d’un français qui me dit devoir aller changer de l’argent en devise syrienne pour acheter mon assurance et payer la taxe diesel. Ok c’est parti puis retour case insurance. Là on me donne deux  tas de liras syriennes et deux papiers pour aller dans deux guichets différents. J’en essaie un mais c’est l’autre. Pour finir un homme peu sympathique de la douane vient m’aider et m’indique la procédure (partielle) et me prendra dans un bureau à part pour me demander le bakchich à la fin, en prenant soin de faire sortir l’attaché du bureau de tourisme très sympa,lui, au  préalable. Moment peu agréable. Puis on nous dit que c’est ok. On s’en va après plus d’une heure dans ce bâtiment pour se retrouver au poste de contrôle du véhicule où l’un des officiers tente de se faire offrir les lunettes de soleil de Philou en nous disant assez clairement que lunettes égale pas de fouille. Nous tenons bon et finalement avançons plus loin plein d’espoir…mais non, il nous manque des tampons sur les passeports. Demi-tour, case bâtiment administratif et passage au contrôle des passeports que j’avais omis, bougre de moi. Bon, je dirais, à ma décharge, que le tout n’était pas très clair. Donc, il me faut remplir des fiches pour chacun des 4 passeports et là il faudra plus d’une demi-heure au contôleur pour informatiser les données. Nous repartons et finalement passons en Syrie. Yes !, 3 heures après.

Allaha ismarladik Türkia et sabba al khir Syria.

6 réponses à to “Turquie – 21/09/2010 –”

  • İshak Kırıköz:

    à venir pour grâce.

  • melih:

    görüşmek üzere

  • Ezgi:

    Ezgi Dabağlar:

    Noûs aimons Vous.

    5-A aux étudiants

    İZMİR/KARŞIYAKA

    Hoşçakalın….

  • İrem:

    Merci beaucoup de votre visite sur notre classe à venir nous visiter à nouveau, vous vous attendez ederiz.TURQUIE .. 🙂

  • lulu et les garçons:

    J’oubliais de vous préciser que c’est à Izmir qu’à vécu Saint Nicolas et qu’à une heure de route vous pourrez flâner dans le site d’Ephèse et vous imprégnez sur les bords de la mer Egée de ces nombreuses civilisations qui ont fait l’histoire.
    Güle Güle bonne route.

  • lulu et les garçons:

    Alors vous voilà aux portes de l’orient! Juste un petit tour vers IZMIR si vous le pouvez où j’ai une amie enseignante turque qui parle très bien le français et qui pourrait peut-être vous faire rencontrer des enfants que votre aventure intéressera.
    Voici les coordonnées:
    Madame Nükhet YELKEN
    1870/1 SOK N°5D1
    35600 KARZIYAKA
    IZMIR TURQUIE
    sultanim58@msn.com
    Güle Güle

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